FHL : un tendon méconnu à l'origine de douleurs diffuses
Le long fléchisseur de l’hallux (FHL) est un tendon méconnu dont le dysfonctionnement peut entraîner des douleurs diffuses au pied, genou ou dos. Ce podcast met en lumière le diagnostic du Hallux limitus fonctionnel, les tests cliniques associés et les traitements possibles. Un témoignage poignant illustre le parcours de soin, depuis la douleur jusqu’à une opération efficace.
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Conseils
- Dr Jacques Vallotton ; Vinciane Dobbelaere
- Présentation du FHL
- Témoignage d’une patiente
- Diagnostic clinique
- Stretch test
- Traitements
- Physiothérapie
- Analyse podologique
- Chirurgie endoscopique
- Observer la marche du patient
- Réaliser le stretch test
- Considérer une analyse podologique
- Essayer la physiothérapie
- Opter pour la chirurgie si nécessaire
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Chirurgie:
Le long fléchisseur de l’hallux : une fonction discrète, un impact majeur
Le long fléchisseur de l’hallux (FHL) est un tendon clé de la propulsion, pourtant souvent méconnu. Son dysfonctionnement peut s’exprimer à distance du pied et se manifester par des douleurs diffuses du membre inférieur, voire du rachis lombaire.
Cette pathologie concerne le coulissement de la jonction musculo‑tendineuse au niveau de l’arrière‑pied. Lorsque le tendon ne glisse plus librement dans le tunnel rétrotalien, l’extension de la première métatarso‑phalangienne devient limitée en phase de propulsion et le déroulé du pas se modifie.
Ainsi, un trouble localisé au pied peut perturber l’ensemble de la chaîne cinétique. L’objectif de la prise en charge est de rétablir ce synchronisme afin d’atténuer les douleurs et de restaurer un schéma de marche efficace.
Comment se manifeste l’hallux limitus fonctionnel ?
L’hallux limitus fonctionnel se manifeste par une impossibilité d’extension du gros orteil lorsque la cheville est en dorsiflexion, alors que la mobilité peut paraître normale en d’autres positions. À la marche, le patient « allonge » son pied, s’appuie davantage sur le bord externe et transfère tardivement la charge vers l’avant‑pied.
L’évaluation clinique s’appuie sur l’observation de la marche sur quelques mètres et sur le stretch test en trois étapes, pathognomonique lorsqu’il est positif. Des indices périphériques, tels qu’une hyperkératose sous la pulpe du gros orteil et une usure latérale du talon, orientent également le diagnostic.
Dans ce cadre, l’analyse podologique dynamique complète l’examen : l’empreinte révèle typiquement un déficit d’appui sous la tête du premier métatarsien avec une surcharge de la pulpe du gros orteil.
Personne ne sait qu’on peut avoir un problème avec le long fléchisseur du gros orteil.
Conséquences biomécaniques : du pied au genou… puis au dos
L’absence de libre coulissement du FHL met en échec l’« effet treuil » de l’avant‑pied et crée un blocage dans le plan sagittal. Le membre inférieur compense en augmentant la flexion du genou et de la hanche, tandis que le tronc se projette en avant.
Ce désynchronisme peut favoriser des douleurs de genou (syndrome rotulien, surcharges tendineuses), des périostites, des entorses, voire des lombalgies. L’ensemble du corps fonctionne comme une chaîne : la contrainte initiale au pied se répercute aux étages sus‑jacents.
Identifier précocement ces enchaînements permet d’orienter une prise en charge ciblée et graduée.
Traitement conservateur : débloquer, étirer, resynchroniser
La première approche est non chirurgicale. Elle vise à libérer l’arrière‑pied et à restaurer la mobilité fonctionnelle. La manœuvre de déblocage de la sous‑talienne, suivie d’exercices d’étirement spécifiques du FHL et d’un travail global de posture et de gainage, constitue le socle de la rééducation.
Une analyse de la marche peut guider l’adaptation des appuis et le recours, si nécessaire, à des supports plantaires dynamiques. L’objectif est d’améliorer la proprioception, de stabiliser l’arche et de corriger le timing des rotations du membre inférieur.
Cette étape nécessite régularité et suivi ; elle suffit dans de nombreux cas à réduire la douleur et à normaliser le déroulé du pas.
C’est comme si vous marchiez avec des palmes.
Quand envisager la chirurgie ?
En cas d’échec d’un traitement conservateur bien conduit, l’option chirurgicale consiste à libérer le coulissement tendineux par voie endoscopique. Deux petites incisions de part et d’autre du tendon d’Achille permettent d’ouvrir la poulie rétrotalienne, de contrôler le tunnel et de vérifier le retour d’un glissement libre de la jonction musculo‑tendineuse.
L’intervention est brève, peu invasive et facilite une reprise fonctionnelle rapide. Elle vise à restaurer l’effet treuil et le synchronisme du membre inférieur, afin de réduire les douleurs et d’améliorer la stabilité à la marche.
Message au patient
Cette problématique est fréquente bien que méconnue. Un examen clinique codifié et, si nécessaire, une analyse de la marche permettent de poser le diagnostic avec précision.
La prise en charge suit une progression logique : libération fonctionnelle, rééducation et corrections des appuis, puis chirurgie en dernier recours. L’objectif est de retrouver une marche fluide et confortable, gage d’une réduction durable des douleurs à distance.
Pathologies traitées au centre
Hallux Limitus
Fonctionnel
Votre douleur a une cause.Le bilan permet de la comprendre.
- Analyse de la marche
- Évaluation de la posture
- Orientation vers le bon traitement
- Étude des appuis et appuis plantaires
- Détection des compensations
- Corrélation douleur–mouvement
Le bilan fonctionnel permet de comprendre comment un déséquilibre articulaire ou postural peut déclencher ou entretenir la douleur. Bien souvent, l’imagerie est normale, mais le mouvement est perturbé. En analysant la marche, les appuis ou la posture, nous identifions les maillons faibles de la chaîne, et orientons un traitement ciblé, adapté à la mécanique réelle du patient.