Imagerie IRM des tendons de la coiffe : intérêt des séquences ABER
Présentation des différentes techniques d’imagerie (IRM, arthro-IRM, position ABER) utilisées pour évaluer les lésions des tendons de la coiffe des rotateurs. L’intervention explique comment différencier les types de ruptures (non transfixiantes, transfixiantes), les localisations des lésions, ainsi que les critères à prendre en compte pour orienter le traitement chirurgical ou non.
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- Dr Delphine Richarme
- Techniques d’imagerie
- Séquences IRM
- Types de lésions
- Position ABER
- Evaluation pré-opératoire
- Bilan par imagerie
- Arthro-IRM
- IRM simple
- Arthro-CT
- L’arthro-IRM est l’examen de référence pour les ruptures profondes
- la position ABER améliore la détection des lésions partielles profondes
- le type de lésion guide le traitement chirurgical
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Pourquoi l’imagerie de la coiffe des rotateurs est décisive
Les douleurs d’épaule liées à la coiffe des rotateurs sont fréquentes et peuvent perturber la force, la mobilité et le sommeil. L’imagerie permet de préciser la nature de l’atteinte, d’évaluer sa sévérité et d’orienter le traitement. En effet, distinguer une tendinopathie d’une déchirure partielle ou transfixiante conditionne la prise en charge, tout comme la localisation exacte de la lésion (face bursale, face articulaire ou intratendineuse). Le choix de la modalité n’est pas anodin : chaque technique apporte des informations complémentaires, utiles pour décider d’une rééducation ciblée ou d’une intervention chirurgicale. Dans ce cadre, le radiologue décrit non seulement le tendon atteint (souvent supra- et infra‑épineux), mais aussi l’état du long biceps et du sous‑scapulaire, éléments étroitement associés à la stabilité glénohumérale. Le but est de livrer un compte‑rendu lisible, orienté décision, qui relie l’image au geste thérapeutique et au calendrier de récupération.
Ainsi, l’examen d’imagerie ne se limite pas à « voir une déchirure » : il sert à quantifier l’atteinte, préciser son siège, repérer les signes indirects (épanchement, bursite) et signaler les facteurs qui influencent la réparabilité.
IRM, arthro‑IRM et arthro‑CT : indications complémentaires
Trois approches sont utilisées : l’IRM conventionnelle, l’arthro‑IRM avec injection intra‑articulaire de gadolinium, et l’arthro‑CT (plus rare en Suisse). L’IRM simple, non invasive, caractérise les tendons et les bourses en position neutre. L’arthro‑IRM, examen de référence pour les lésions profondes, met en évidence la diffusion du produit de contraste au travers d’une déchirure transfixiante et améliore la détection des atteintes de la face articulaire. L’arthro‑CT reste une alternative pertinente chez les patients contre‑indiqués à l’IRM (claustrophobie, matériel très artefactogène, allergie au gadolinium). Le compte‑rendu précise le ou les tendons touchés, la topographie lésionnelle et l’éventuelle atteinte associée du long biceps. Cette lecture croisée, corrélée à la clinique, permet d’adapter le traitement conservateur ou de planifier une réparation tendineuse lorsque cela se justifie.
À ce stade, il convient de rappeler que l’indication d’examen dépend du contexte clinique ; l’objectif est d’obtenir une cartographie fiable, exploitable par l’équipe soignante.
L’arthro-IRM est vraiment l’examen le plus performant pour évaluer les tendons de la coiffe.
Comprendre les types et localisations de déchirure
Une lésion de coiffe peut être partielle (bursale, articulaire ou interstitielle) ou transfixiante. En arthro‑IRM, la diffusion du contraste dans la bourse sous‑acromiale confirme la transfixion. Identifier l’étage atteint guide la stratégie : une atteinte de la face articulaire traduit souvent des contraintes mécaniques différentes d’une atteinte bursale. Le radiologue analyse aussi l’épaisseur tendineuse ; un tendon normal mesure environ 10 à 12 mm, ce qui aide à estimer la perte de substance et la chronicité. Les lésions du sous‑scapulaire, parfois responsables d’instabilité du long biceps, sont mieux évaluées sur les coupes axiales. Ces éléments, additionnés au contexte (traumatique vs dégénératif), permettent d’anticiper la complexité d’une éventuelle réparation et d’informer le patient sur les objectifs réalistes de récupération.
Enfin, la présence d’une bursite, d’un épanchement ou d’altérations du long biceps participe à la compréhension globale du tableau.
Le rôle spécifique des séquences en position ABER
La position ABER (abduction et rotation externe) détend la coiffe et modifie les rapports entre tendon et tête humérale. Elle améliore la visualisation des lésions profondes, en particulier de la face articulaire, et peut révéler des fissures non évidentes en position neutre. L’intérêt clinique est double : affiner le diagnostic lorsqu’un doute persiste après les séquences standards, et mieux estimer l’extension réelle d’une lésion partielle. Dans ce cadre, l’ABER complète l’arthro‑IRM et augmente la sensibilité pour les déchirures fines du supra‑épineux. Son interprétation requiert une lecture systématique des plans de coupe (coronal, sagittal et axial) afin de ne pas méconnaître une atteinte du sous‑scapulaire ou une instabilité du long biceps.
Ainsi, l’ABER n’est pas systématique, mais devient déterminante lorsque la clinique évoque une douleur à l’élévation ou à la rotation externe avec imagerie standard peu contributive.
La position ABER permet de détendre les tendons et mieux visualiser les lésions profondes.
Ce que doit contenir un compte‑rendu utile au chirurgien
Un compte‑rendu exploitable précise : le ou les tendons atteints, la localisation (bursale, articulaire, interstitielle), la profondeur et la longueur de la fissure, l’éventuelle transfixion, l’état du long biceps et du sous‑scapulaire. L’épaisseur tendineuse (repère 10–12 mm pour un tendon sain) et la qualité globale des tissus orientent sur la chronicité. L’analyse sagittale et axiale recherche des signes associés (bursite, synovite, conflit secondaire). Ces informations, corrélées à l’âge fonctionnel et au niveau d’activité, permettent de discuter rééducation, infiltration raisonnée ou réparation arthroscopique. Dans ce cadre, l’objectif est d’éviter les retards de prise en charge tout en sélectionnant les indications pertinentes.
Cette démarche structurée sécurise la décision partagée avec le patient et optimise la planification opératoire lorsqu’elle est nécessaire.
Message au patient : un examen pour éclairer la décision
L’imagerie n’est pas une fin en soi ; elle sert à comprendre l’origine des douleurs et à choisir la meilleure stratégie. Selon le contexte, une IRM simple peut suffire ; dans d’autres situations, l’arthro‑IRM et la position ABER offrent des réponses plus fines, en particulier pour les lésions profondes. Il est normal qu’un examen soit proposé même si la douleur varie d’un jour à l’autre : l’objectif est de cartographier la lésion et d’évaluer les structures associées. Néanmoins, l’indication d’une opération ne repose pas uniquement sur l’image ; elle combine symptômes, activité, objectifs fonctionnels et qualité tissulaire. Ainsi, un résultat d’imagerie clair facilite un traitement personnalisé et réaliste, de la rééducation à une éventuelle réparation.
Pathologies traitées au centre
Hallux Limitus
Fonctionnel
Votre douleur a une cause.Le bilan permet de la comprendre.
- Analyse de la marche
- Évaluation de la posture
- Orientation vers le bon traitement
- Étude des appuis et appuis plantaires
- Détection des compensations
- Corrélation douleur–mouvement
Le bilan fonctionnel permet de comprendre comment un déséquilibre articulaire ou postural peut déclencher ou entretenir la douleur. Bien souvent, l’imagerie est normale, mais le mouvement est perturbé. En analysant la marche, les appuis ou la posture, nous identifions les maillons faibles de la chaîne, et orientons un traitement ciblé, adapté à la mécanique réelle du patient.